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Sommet du végétal Ne pas laisser les gens des villes définir le rôle de l’agriculteur !

Enfin de compte aujourd’hui, quelle est la véritable fonction de l’agriculteur ? Est-elle de créer de la richesse, de produire une alimentation de qualité (gustative, sanitaire, etc.), de produire au plus bas prix, de respecter l’environnement, d’entretenir le paysage français, de faire perdurer une tradition ancestrale ? Quelle est sa véritable fonction ?

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Le français, choqué de découvrir que l’agriculture
s’est industrialisée ? (© Terre-net Média)
Pour François Ewald, professeur au Cnam « l’agriculteur est un réducteur de risque. Nous lui confions le soin de réduire tous les risques de ce besoin (ndlr, nourrir). Dans cette tâche, les agriculteurs ont réussi de manière exceptionnelle. Alors pourquoi ceux qui ont fait diminuer le risque (de ne pas pouvoir manger, ndlr) sont aujourd’hui accuser de nuire ? Aujourd’hui il y a une sorte d’inversion. Avant l’agriculteur était « une espèce protégée », aujourd’hui c’est « une catégorie menaçante ».

Il illustre ces propos « grâce » au cas de la vache folle. « Le français a été choqué de découvrir que l’agriculture s’était industrialisée », que l’élevage n’était plus seulement une belle vache au milieu d’un champ fleuri. Le français a considéré que « la production de viande devenait quelque chose à risque. Il a découvert des choses pas claires. »

Se réapproprier le lien entre culture et nature

Désormais « les techniques agricoles sont considérées comme susceptibles d’être dangereuses » affirme-t-il. « La société a changé dans ses valeurs. Nous sommes passés du progrès aux valeurs conservatrices. Le progrès, c’est mal ; tout ce qui est innovant est une menace. La perception de l’agriculteur s’est faite dans ce contexte. »

« Vous devez vous réapproprier le lien entre la culture et la nature. Le rôle de l’agriculteur, c’est d’être l’articulation entre la nature et la culture. Celui qui a cette fonction de produire la nature, c’est l’agriculteur. Et il ne faut pas laisser ça aux gens des villes » dit-il en évoquant le Grenelle de l’environnement et le « leadership » qui a manqué au secteur pour se faire entendre et redorer son blason. « Il faut vous organiser. Vous êtes sur la défensive et subissez les porte-paroles (des organisations non gouvernementales, des écologistes, etc.). Pourtant votre secteur est très organisé. Il faut trouver des associations qui soient capables de communiquer ».

« Ce qui vous apparaît comme une évidence ne l’est pas pour le grand public » conclut-il.

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